Je suis toujours admirative du travail de ceux qui parviennent à mêler différentes formes d’art pour faire avancer leur propre création, tout en revendiquant leur source d’inspiration.
Ces quelques photos de Javier Vallhonrat pour Fendi en sont l’illustration parfaite. Comment mettre en valeur la mode, à travers l’oeil de la photographie, tout en s’inspirant du travail du peintre Edward Hopper. Le résultat est superbe, non pas seulement parce qu’il mime avec perfection l’atmosphère des tableaux, mais parce qu’il va au-delà en donnant au vêtement, comme à la photographie, sa propre personnalité.
Il serait absurde de croire, aujourd’hui plus que jamais, que ce qui nous inspire est purement original. Tout ce qui est créé est directement influencé par une ou plusieurs oeuvres qui existent déjà et si nous assistons à la naissance de courants artistiques nouveaux, ils sont en réalité une forme de réécriture de ce qui est déjà. Nous ne cessons de réinventer les mêmes choses, de nous émouvoir sur les mêmes sujets et de nous interroger sur des questions qui demeurent identiques au gré des siècles.
Est-ce pourtant pour cela que nous faisons du sur-place ? Je ne pense pas. Cette réécriture artistique est une source inépuisable du surprises, elle n’empêche pas l’art d’évoluer, bien au contraire, parce qu’elle puise dans l’essentiel pour mieux se dépasser. En se revendiquant de Hopper, le photographe donne une profondeur à son travail tout en l’inscrivant dans une continuité. La réécriture artistique et l’association de toutes ces formes d’art nous force à nous recentrer sur ce qui est important et elle nous rappelle, dans sa quête perpétuelle de l’émotion et de la beauté, que l’art est un miroir humain : nous espérons toujours y trouver une meilleure image de nous-même et de cela, dans notre grande vanité, on ne s’en lasse jamais…
http://thepetitebrunette.com/2012/01/19/edward-hopper-fendi-y-flair/